Les cavaliers de Djougou
Ils sont négociants en produits exotiques, gérants de société, maîtres d’école ou encore camionneurs. Ils sont tous différents, pourtant ils ont une passion commune: le cheval pur sang arabe. Nous sommes à Djougou, petite ville carrefour du nord-ouest du Bénin, quarante kilomètres de la frontière du Togo et quatre-cents kilomètres de Cotonou, la capitale économique du Bénin.
La légende veut que des tribus arabes païennes se soient enfuies de la Mecque lors de l’islamisation de celle-ci. C’est à cheval qu’elles traversèrent Egypte, Ethiopie, Somalie, Soudan, Nigeria… Au Bénin, c’est dans la région de Nikki, dans le centre, qu’elles installèrent leur royaume.
On les appelle communément «Bariba», ce qui veut dire «beaucoup de chevaux» en Dendi, dialecte du Niger. L’islam les a rattrapés et aujourd’hui ils sont musulmans, chrétiens et animistes. Ils ont gardé la passion du cheval arabe. Pour eux le cheval fait partie de leur famille, leur tradition et même leur identité.
Il n’y a pas d’élevage de chevaux au Bénin, les étalons sont achetés au Niger…
Lorsqu’il y a une fête, les cavaliers organisent une Gaani. Il y a au moins une grande Gaani par an: lors de l’anniversaire du prophète Mahomet. Des Gaanis sont aussi organisées lors de l’élection des rois ou lors d’un événement important dans la vie des cavaliers.
La Gaani, le mot signifie joie ou victoire, est la version africaine de la Fantasia du Maroc. C’est une coutume venue tout droit d’Arabie. Des cavaliers et leurs chevaux de race Dongola richement parés exécutent des chorégraphies sur fond de tam-tam, des simulacres de batailles se jouent, suivis de cavalcades et de démonstrations de dressage.
Depuis peu, les cavaliers se sont organisés en association: leur président est le fils d’un ancien président de la République.
Les photos présentés dans ce reportage couvrent un éventail large et se concentrent sur l’intégration du cheval dans la vie quotidienne de ces hommes (il n’y pas encore de femmes cavalières), entraînements, transport de chevaux, Gaani, course, etc….
Tarek Charara
Texte et images © Tarek Charara/Kaleidos images.
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Suleiman Gnora
Djougou, Bénin. La fête de la Gaani: les cavaliers et leurs chevaux montrent leurs talents à un public enthousiaste. Ici, Suleiman Gnora et son Fourdé au galop.
Le roi de Djougou
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. Le roi de Djougou, Issifou Kpeitoni Koda VI, lors de son tour tradionnel de la ville à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du prophète Mahomet. Plusieurs arrêts sont prévus avant de rejoinfre la place de la Gaani où auront lieu les spectacles équestres.
Tribune de spectateurs
Djougou, Bénin. Le jour de la course. Un énorme tas de bois de chauffe sert de tribune au spectateurs.
Triage du foin
Djougou, Bénin. Le chef boucher, la deuxième personnalité la plus importante après le roi de Djougou, enlève la paille dure du foin.
Creation des décorations
Souleiman Gnora, prince de Djougou, fabrique – comme tous les cavaliers de Djougou – lui-même les accéssoires et décorations pour son cheval.
Dans l’étable
Djougou, Bénin. Le cheval de Rafiou Owoni-Fari dans son étable. C’est un « Danda », un chaval avec une tâche claire ou blanche sur le front.
Fête de la Gaani
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. La Gaani va bientôt commencer, les cavaliers de Djougou et leurs chevaux vont faire la demonstration de leurs talents. Les enfants laissent éclater leur joie.
Le gagnant
Djougou, Bénin. Le jour de la course. Le gagnant, Souleiman Gnora, est aspergé de talc.
Décorations pour les chevaux
Djougou, Bénin. Les décorations pour les chevaux sont fabriquée par les cavaliers et leurs femmes avec grand soin. Ici, Rafiou Owoni-Fari et son épouse présentent les décorations pour leur cheval.
Dans la cour du palais royal de Djougou
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. Dans la cour d’entrée du palais royal de Djougou. Les gens attendent la sortie du roi, quelques uns dansent au rythme des tambours.
Talismans et grigris
Ouassa Pehunco, Benin. Moussa Atta devant ses talismans ou grigris accrochés dans son salon. Chaque cavalier a ses talismans personnels.
Orage surprise
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. La foule s’est réunie Place de la Gaani et attend l’arrivée du roi et des cavaliers. Le temps bascule soudainement laissant place à un orage.
Le voyage de Danda
Ouassa Péhunco, Bénin. Moussa Atta tente de faire monter son cheval, Danda, dans le camion qui va le transporter jusqu’à Djougou. Danda, comme tous les chevaux est peureux et par conséquent réticent de monter dans le camion.
Devant le palais royal de Djougou
Djougou, Bénin. Sous l’arbre à palabres devant le palais royal de Djougou. La foule s’est amassée et attend l’arrivée des cavaliers et du roi de Djougou. Des vendeurs à la sauvette proposent des boissons et des en-cas.
Galop
Djougou. Bénin. Le Danda de Rafiou Owoni-Fari a besoin de se dépenser avant d’être lavé. Les chevaux sont lavés après un bon galop.
Réunion des cavaliers
Djougou, Bénin. Les cavaliers de Djougou ont établi leur Quartier Général chez Moussolomi T. Congacou, président de leur association.
Au-delà des murs
Djougou, Bénin. Devant le palais royal de Djougou. A cheval, la vision passe au-delà des murs.
Les chevaux glissent
Djougou, Bénin. Le jour de la course. Parfois les chevaux glissent…
Le roi de Djougou
Djougou, Bénin. Le roi de Djougou, El Hadj Issifou Kpeitoni Koda VI, sur son trône.
La Gaani
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. Les troupes de danseurs arrivent devant le palais royal pour la fête de la Gaani.
Creation des décorations
Djougou, Bénin. Souleiman Gnora, prince de Djougou, essaie les décorations – qu’il a fabriqués lui-même, sur son cheval, Fourdé.
Rachid Fousséni
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani : les cavaliers et leurs chevaux montrent leurs talents à un public enthousiaste. Ici, Rachid, huit ans et plus jeune cavalier de Djougou, et son Fourdé. Le cheval fait une courbette viennoise.
Des accidents peuvent survenir
Djougou, Bénin. Le jour de la course. La course se fait par vagues de quatre chevaux. Le gagnant de chaque vague est qualifié pour la course suivante. Ici juste avant la ligne d’arrivée.
Galop
Djougou, Bénin. Le prince Moussa Atta se prépare pour participer à la prochaine Gaani avec son cheval, un Danda. On appelle « Danda » les chevaux qui ont une tâche claire ou blanche sur le front. Une partie de cette préparation consiste à faire galoper Danda qui est monté par le neveu de Moussa Atta.
Le roi de Djougou et sa cour
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. Le roi de Djougou, El Hadj Issifou Kpeitoni Koda VI, et sa cour sont installés dans les tribunes. La fête de la Gaani peut commencer.
Rachid Fousséni
Djougou, Bénin. La fête de la Gaani. Rachidou, huit ans et plus jeune cavalier de Djougou, et son Fourdé. Danse, courbette et tambours.
Le roi de Djougou
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. Le roi de Djougou, Issifou Kpeitoni Koda VI, lors de son tour tradionnel de la ville à l’occasion de la célébration de l’anniversaire du prophète Mahomet. Plusieurs arrêts sont prévus avant de rejoinfre la place de la Gaani où auront lieu les spectacles équestres.
La course
Djougou, Bénin. Le jour de la course. La course se fait par vagues de quatre chevaux. Le gagnant de chaque vague est qualifié pour la course suivante. Ici juste avant la ligne d’arrivée.
Le trophée
Djougou, Bénin. Réunion des cavaliers dans l’étable de Kongoro, l’un des chevaux du président de l’association des cavaliers de Djougou. Cette année une coupe sera donnée au vainqueur de la course.
Les griots
Djougou, Bénin. Fête de la Gaani. Les griots et leurs tambours annoncent les visiteurs qui arrivent au palais royal de Djougou. Chaque famille a un rythme spécifique, connu des griots. Quelques uns se laissent aller au rythme des tambours et dansent.
