Kaleidos · La parole à l’image
est une agence d’images.
L’idée a vu le jour en 1993 et nous existons, sous une forme ou autre, depuis 1997.
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Trente ans d’images et de résilience
24 août 1993, 16h30. Deux photographes se retrouvent autour d’une ambition commune : libérer leurs images des contraintes commerciales. Hervé Merliac et son interlocuteur partagent cette frustration du créateur face à l’exploitation limitée de son travail. L’un rêve de reportages personnels, l’autre veut dépasser la photographie industrielle et de catalogue.
Naît alors Alyas, projet d’agence d’images aux multiples facettes : banque de sujets préparés, production de reportages, création de catalogues, édition de cartes postales et tirages pour collectionneurs. Une « boîte à images » destinée à tous les publics, du particulier aux médias.
Les détours du destin
L’Arabie Saoudite interrompt brutalement cette trajectoire. Jeddah, clients parisiens transmis à Hervé, puis la distance qui efface les projets. Mais c’est là, en 1995, que germe l’idée révolutionnaire : une banque d’images en ligne. Les premiers Photo CD de Kodak permettent la numérisation, CompuServe offre déjà une adresse mail depuis 1989, et le World Wide Web naissant ouvre des perspectives inédites.
Le retour en France marque une renaissance. Alyas devient Kaleidos, structure associative loi 1901. Philippe Guéry, Désirée Sadek, Laurent Abad enrichissent le fonds photographique. Un logiciel de gestion multilingue classe les images, attribue les numéros de série, gère légendes et mots-clés. Books classiques et planches de diapositives font le tour des rédactions. Les premières publications arrivent.
Quand la vie reprend ses droits
Divorce, déprime, maladie. Les épreuves personnelles relèguent Kaleidos au second plan. Perpignan devient le nouveau port d’attache, et avec lui naît un engagement photographique différent : les réfugiés palestiniens du camp de Chatila, à vingt minutes de marche du domicile familial beyrouthin.
Face aux réactions décevantes des éditeurs – « La vie des Palestiniens, ça n’intéresse personne », « Le quotidien des réfugiés, ça ne fait pas vendre » – la décision s’impose : publier sans maison d’édition établie. Quinze ans de travail aboutiront à deux ouvrages.
Vingt expositions depuis 2000, reportages magazines, commandes commerciales maintiennent l’activité. Kaleidos sommeille, réveillé par intermittences : retrouvailles avec Hervé, mariages respectifs, promesses d’alimenter la banque d’images, belle publication dans Le Monde 2 sur l’Ayahuasca.
Résurrection numérique
Projets annexes, disparition d’Hervé, COVID, divorce, AVC, tumeur. Plus de trois ans hors service, entre rechutes et rémissions. Puis le déclic. Cette urgence qui ramène instantanément en 1993, face à Hervé et leurs rêves photographiques communs.
Aujourd’hui, Kaleidos renaît de ses cendres numériques. Trente ans après cette première rencontre, l’agence d’images retrouve sa vocation première : donner la parole aux images, leur offrir tous les canaux d’expression possibles.
L’histoire continue.